mercredi 31 décembre 2014

31 décembre 2014



"Inutilité des mots. Les choses continuent de même ; jour après jour : les escouades de policiers sortent en rang, elles rentrent : les tramways vont et viennent. Ces deux timbrés qui traînent. Dignam rayé de la carte. Mina Purefoy ventre gonflé gémissant sur son lit pour qu’on lui sorte son enfant un bon coup. Un qui naît quelque part toutes les secondes. Un qui meurt toutes les secondes. Depuis que j’ai donné à manger aux oiseaux cinq minutes. Trois cents ont cassé leur pipe. Trois cents autres sont nés, on nettoie le sang, ils sont tous lavés dans le sang de l’agneau, braillant méééééé.
Toute une ville disparaît, une autre la remplace, disparaît à son tour : une autre viendra et elle disparaîtra. Maisons, rangées de maisons, rues, kilomètres de trottoirs, empilements de briques, pierres. Qui changent de mains. Ce propriétaire-ci, celui-là. Le proprio ne meurt jamais, dit-on. Un autre se glisse dans ses chaussures quand il reçoit son préavis. Ils se paient le lieu avec de l’or et ils conservent quand même tout l’or. Il y a de l’escroquerie dans l’air. Empilés dans les villes, rongés par les siècles. Pyramides dans le sable. Bâties à coups de pain et d’oignons. Esclaves muraille de chine. Babylone. Restes de monolithes. Tours rondes. Restent les décombres, les banlieues qu s’étendent, bâties à la va-comme-je-te-pousse, les bicoques de Kerwan, bâties sur du vent. Asile de nuit.
On n’est rien.
C’est la pire heure de la journée. Vitalité. Terne, lugubre : déteste cette heure. Me sens comme si j’avais été mangé et recraché."

"Soies chatoyantes, jupons pendus à de fines tringles de cuivre, rayons entiers de bas de soie.
Inutile de revenir en arrière. C’était fatal. Dis-moi tout.
Voix haut perchées. Soie chaude de soleil. Harnais qui tintinnabulent. Tout pour la femme et pour la maison, étoffes soyeuses, argenterie, fruits juteux, épices de jaffa. Agendath netaïm. Tous les trésors du monde.
Un sentiment d’humanité ronde et chaude envahit son cerveau. Son cerveau s’abandonna. Un parfum d’embrassements l’assaillit tout entier. Sa chair avide confusément implorait en silence d’adorer.
Duke Street. Nous y sommes. Faut que je mange. Chez Burton. Me sentirai mieux après."

James Joyce Ulysse Gallimard traduction 2004

vendredi 21 mars 2014

d'un jardin de cambayrac



à écouter avec film de fam III peut-être

mardi 18 février 2014

FILMS DE FAMILLE III éclipse février 2014



"pauvre gosse, la vie va pas être facile pour elle maintenant, pensa-t-il au milieu des bulles vertes."
william faulkner "frankie et johnny" 1925
"jinn et phyllis passaient des vacances merveilleuses, dans l'espace, le plus loin possible des astres habités."
pierre boulle "la planète des singes" 1963