mercredi 23 décembre 2009

KLASDORF 6 août 2009






« le plaisir du bois de pins. 7 août 1940. »


« parlons simplement : lorsqu’on pénètre dans un bois de pins, en été par grande chaleur, le plaisir qu’on éprouve ressemble beaucoup à celui que procurerait le petit salon de coiffure attenant à la salle de bains d’une sauvage mais noble créature. Brosserie odoriférante dans une atmosphère surchauffée et dans les vapeurs qui montent de la baignoire lacustre ou marine. Cieux comme des morceaux de miroirs à travers les brosses à longs manches fins tout ciselés de lichens. Odeur sui generis des cheveux, de leurs peignes et de leurs épingles. Transpiration naturelle et parfums hygiéniques mélangés. Laissées sur la tablette de la coiffeuse, de grosses pierres ornementales par-ci par-là, et dans les cintres ce pétillement animal, ce million d’étincelles animales, cette vibration musicale et chanteuse. »

« Variante.
Vers 3e : Du corps étincelant sorti de la baignoire
Vers 5e : rien ne reste… »

Francis Ponge. Extraits du " Carnet du bois de pins".

ISTANBUL MAI 2009





ce ciel vu du bosphore, le bosphore vu du ciel... et le ciel vu du ciel.