vendredi 10 décembre 2010
vendredi 21 mai 2010
mercredi 19 mai 2010
« Oannes d’une voix plaintive : - respecte-moi ! je suis le contemporain des origines. J’ai habité le monde informe où sommeillaient les bêtes hermaphrodites, sous le poids d’une atmosphère opaque, dans la profondeur des ondes ténébreuses, quand les doigts, les nageoires et les ailes étaient confondus, et que des yeux sans tête flottaient comme des mollusques, parmi des taureaux à face humaine et des serpents à pattes de chien. Moi, la première conscience du chaos, j’ai surgi de l’abîme pour durcir la matière, pour régler les formes. Depuis lors, je vis dans les étangs qui restent du déluge. Mais le désert s’agrandit autour d’eux, le vent y jette le sable, le soleil les dévore ; et je meurs sur ma couche de limon, en regardant les étoiles à travers l’eau. J’y retourne. Il saute et disparaît dans le Nil. »
« la tentation de saint-antoine » Gustave Flaubert 1874.
« la tentation de saint-antoine » Gustave Flaubert 1874.
samedi 15 mai 2010
…« Tant pis ! vers le bonheur d’autres m’entraîneront
Par leur tresse nouée aux cornes de mon front :
Tu sais, ma passion, que, pourpre et déjà mûre,
Chaque grenade éclate et d’abeilles murmure ;
Et notre sang, épris de qui va le saisir,
Coule pour tout l’essaim éternel du désir.
A l’heure où ce bois d’or et de cendre se teinte
Une fête s’exalte en la feuillée éteinte :
Etna ! c’est parmi toi visité de Vénus
Sur ta lave posant ses talons ingénus,
Quand tonne un somme triste ou s’épuise la flamme.
Je tiens la reine !
O sûr châtiment…
Non, mais l’âme
De paroles vacante et ce corps alourdi
Tard succombent au fier silence de midi :
Sans plus il faut dormir en l’oubli du blasphème,
Sur le sable altéré gisant et comme j’aime
Ouvrir ma bouche à l’astre efficace des vins !
Couple, adieu ; je vais voir l’ombre que tu devins. »
"l'après-midi d'un faune" Stéphane Mallarmé
Par leur tresse nouée aux cornes de mon front :
Tu sais, ma passion, que, pourpre et déjà mûre,
Chaque grenade éclate et d’abeilles murmure ;
Et notre sang, épris de qui va le saisir,
Coule pour tout l’essaim éternel du désir.
A l’heure où ce bois d’or et de cendre se teinte
Une fête s’exalte en la feuillée éteinte :
Etna ! c’est parmi toi visité de Vénus
Sur ta lave posant ses talons ingénus,
Quand tonne un somme triste ou s’épuise la flamme.
Je tiens la reine !
O sûr châtiment…
Non, mais l’âme
De paroles vacante et ce corps alourdi
Tard succombent au fier silence de midi :
Sans plus il faut dormir en l’oubli du blasphème,
Sur le sable altéré gisant et comme j’aime
Ouvrir ma bouche à l’astre efficace des vins !
Couple, adieu ; je vais voir l’ombre que tu devins. »
"l'après-midi d'un faune" Stéphane Mallarmé
SAINT PABU 2004
lundi 10 mai 2010
mercredi 23 décembre 2009
KLASDORF 6 août 2009





« le plaisir du bois de pins. 7 août 1940. »
« parlons simplement : lorsqu’on pénètre dans un bois de pins, en été par grande chaleur, le plaisir qu’on éprouve ressemble beaucoup à celui que procurerait le petit salon de coiffure attenant à la salle de bains d’une sauvage mais noble créature. Brosserie odoriférante dans une atmosphère surchauffée et dans les vapeurs qui montent de la baignoire lacustre ou marine. Cieux comme des morceaux de miroirs à travers les brosses à longs manches fins tout ciselés de lichens. Odeur sui generis des cheveux, de leurs peignes et de leurs épingles. Transpiration naturelle et parfums hygiéniques mélangés. Laissées sur la tablette de la coiffeuse, de grosses pierres ornementales par-ci par-là, et dans les cintres ce pétillement animal, ce million d’étincelles animales, cette vibration musicale et chanteuse. »
« Variante.
Vers 3e : Du corps étincelant sorti de la baignoire
Vers 5e : rien ne reste… »
Francis Ponge. Extraits du " Carnet du bois de pins".
jeudi 19 juin 2008
vendredi 13 juin 2008
YPORT AOUT2007
"Oedipe sur la route" Henry Bauchau
mardi 10 juin 2008
château de VERSAILLES 2007
Quelque chose de Sempéen.
« -Cette chose que tu voulais dire, j’en ai une vague idée, je crois. Tous on est comme des prisonniers. On vient au monde dans un endroit ou dans un autre, et on sait pas pourquoi. Mais on est quand même des prisonniers. Moi je suis née Bérénice. Toi, tu es née Frankie. John Henry, il est né John Henry. Et peut-être qu’on voudrait s’évader et être libre. Mais on a beau faire, toujours on reste prisonnier. Moi je suis moi et toi tu es toi et lui il est lui. Chacun de nous il est comme prisonnier de lui-même. C’est pas ça que tu voulais dire ?
- Je ne sais pas… Mais je ne veux pas être prisonnière. »
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